Stress au travail

Et si nous considérions que le stress au travail est un risque gérable ? Et si nous considérions que le stress au travail n’est pas dû à une défaillance de la personne ?

Grâce aux nombreux rapports que l’on trouve sur le sujet, nous savons aujourd’hui que les risques psychosociaux sont le résultat d’une mauvaise conception, organisation ou gestion du travail et d’un contexte socioprofessionnel défavorable. Ils peuvent avoir des conséquences psychologiques, physiques et sociales négatives, telles que le stress occasionné par le travail, le surmenage ou la dépression. Parmi les conditions de travail susceptibles de déboucher sur des risques psychosociaux, nous pouvons citer par exemple la surcharge de travail, les exigences contradictoires et/ou un manque de clarté sur la fonction à remplir, la non-participation des employés aux décisions les concernant et leur absence d’influence sur le mode d’exécution de leur activité professionnelle, les changements organisationnels mal gérés et l’insécurité de l’emploi, l’inefficacité de la communication et le manque de soutien de la direction ou des collègues ou encore le harcèlement psychologique et sexuel et la violence exercée par des tiers.

En France les études menées depuis le début des années 2000, montrent que, sur une population active de 23,53 millions de personnes, 220 500 à 335 000 personnes (1 % à 1,4 %) sont touchées par une pathologie liée au stress professionnel.  Selon les hypothèses posées (basses ou hautes), le coût social du stress au travail est compris entre 830 et 1656 millions d’euros, ce qui équivaut à 10 à 20 % des dépenses de la branche Accidents du travail / Maladies professionnelles de la Sécurité sociale.

Pour l’organisation, les effets négatifs se manifestent, entre autre, par de mauvais résultats globaux de l’entreprise, un taux accru d’absentéisme, un taux élevé de présentéisme (présence inefficace au travail de travailleurs malades) et des taux importants d’accidents et de blessures. Les absences ont tendance à durer plus longtemps que celles qui découlent d’autres causes. Le stress lié au travail peut également entraîner des taux accrus de retraite anticipée. Les coûts estimés pour les entreprises et la société sont importants et se chiffrent en milliards d’euros au niveau national.

Dès la confrontation à la situation évaluée comme stressante, des hormones sont libérées par l’organisme qui ont pour effet d’augmenter la fréquence cardiaque, la tension artérielle, les niveaux de vigilance, la température corporelle et de provoquer une vasodilatation des vaisseaux des muscles.  Si la situation stressante persiste, l’organisme entre en phase de résistance. De nouvelles hormones sont sécrétées : elles augmentent le taux de sucre dans le sang pour apporter l’énergie nécessaire aux muscles, au cœur et au cerveau, en y maintenant un apport constant en glucose.  Si la situation stressante se prolonge encore ou s’intensifie, les capacités de l’organisme peuvent être débordées. L’organisme, alors submergé d’hormones activatrices entre dans une phase d’épuisement.

Il est possible de prévenir et de gérer avec succès les risques psychosociaux et le stress occasionné par le travail, indépendamment de la taille ou du type de l’entreprise, pour autant que la bonne approche soit adoptée. Ces risques peuvent être abordés de la même manière logique et systématique que les autres risques pour la santé et la sécurité sur le lieu de travail.

Gérer le stress n’est pas seulement une obligation morale et un bon investissement pour les employeurs; c’est aussi une obligation légale fixée dans la directive-cadre 89/391/CEE.

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